La ville d’Avion a accueilli Lili Leignel, 93 ans, rescapée des camps de concentration, venue partager son histoire, à la salle Aragon. Des élèves de l’école Cadras, des collégiens de Langevin et Rousseau, des lycéens de Picasso accompagnés de leurs enseignants, et de nombreux jeunes en missions civiques ont assisté à ce récit bouleversant.

Arrêtée à Roubaix en octobre 1943, à seulement 11 ans, Lili Leignel, née Keller-Rosenberg est déportée avec sa mère et ses deux frères après une descente de la police allemande. La famille passe d’abord par la prison Saint-Gilles de Bruxelles, puis par le camp de Malines, avant d’être envoyée en Allemagne, à Ravensbrück, puis à Bergen-Belsen. Lili rentrera en France, après la libération du camp de Bergsen-Belsen, le 15 avril 1945, avec ses deux frères, tous trois très affaiblis. Leur mère sera rapatriée plus tard, mais leur père ne reviendra jamais. Il est mort à Buchenwald.

Un engagement de plus de quarante ans

Depuis plus de quarante ans, Lili Leignel consacre sa vie à témoigner auprès des jeunes. Elle sillonne la France pour raconter ce qu’elle a vécu, transmettre la mémoire de ceux qui ne sont plus là. Son passage à Avion a profondément marqué les élèves présents. « On n’imagine pas ce qu’elle a traversé », confiera un collégien. Lili Leignel a ensuite répondu aux très nombreuses interrogations des élèves qui se sont levés d’un seul bloc pour la remercier d’avoir partagé son histoire. L’infatigable passeuse de mémoire a, quant à elle, émis le vœu que « ses petits messagers » comme elle les a appelés, transmettent à leur tour ces leçons du passé.

Œuvrer pour le devoir de mémoire

En début d’après-midi, Jean Létoquart et les élus avionnais ont décidé de nommer le square Lili Keller-Rosenberg. Ce nouveau lieu de mémoire jouxte le monument de la déportation, au cimetière,  récemment rénové, un geste fort pour honorer le parcours de Lilli Keller-Rosenberg et perpétuer son combat pour la Paix.