Les fées, habituées à diriger en coulisses, ont pris le pouvoir, dimanche dernier, sur la scène de la salle Louis Aragon. Dans « Contes de fées et plus si affinités », un spectacle du théâtre d’Arras, plein de farce et de gaieté, Huguette, Juliette, Paulette, Justine, Mélusine se sont transformées en conteuses et ont pris le contrôle des histoires de notre enfance en les mélangeant et en semant le chaos avec un humour débridé.
Blanche Neige, abandonnée à sa naissance par son père, fut élevée dans la solitude de la forêt par Dame Amélys et le Connétable. Mais voilà que le fil du destin se trouva brisé : par pure rancœur, la maléfique Juliette, lui jeta un sort terrifiant : "Blanche Neige, ton esprit sera tourmenté par des désirs charnels insatiables !" Sa beauté suscita la jalousie de sa marâtre qui, apprenant son existence, tenta de l'empoisonner à l’aide d’une pomme.
Cependant, un revirement imprévu survint : au lieu d’être secourue par le Prince Charmant, c’est Poucet, son frère de lait, qui la sauva de la mort. Pour parvenir à une conclusion heureuse, une pléiade de personnages intervint : un cuisinier insolent, le Petit Chaperon Rouge, un individu lubrique, la Mort elle-même, Karl Lagerfeld, le Roi d'Angleterre (ou presque), Sainte Charlotte, Carabosse, Mélusine, une saucisse, et bien sûr, une multitude d'autres fées... Oh, et n'oublions pas le Prince Charmant, qui fit finalement son entrée en scène ! Car en définitive, il s’agissait bel et bien d’un conte de fées… mais parsemé de quelques subtilités.