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Le tennis de table comme pratique sportive de l’extase

Le tennis de table comme pratique sportive de l’extase

La pratique du sport agit de manière significative sur le psychisme. Les bienfaits ne sont plus à prouver. Cette relation de cause à effet a abouti à la naissance d’un projet unissant une dizaine de patients de l’hôpital de jour et le club de tennis de table avionnais. L’extase nous rend-elle meilleurs notamment au travers de l’exercice d’une activité sportive ?
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Afin de nous en assurer, nous nous sommes rendus au club de tennis de table.

S’insérer dans la cité quel que soit d’où l’on vient, sans jugement, mais en tenant compte que l’un et l’autre a ses perceptions propres à soi, de soi. Apprendre sur soi par les autres et ainsi en récolter tous les bénéfices. Cet effet miroir a pris forme entre le club de tennis de table avionnais et des patients de l’hôpital de jour en septembre 2017. Chaque mardi après-midi, David Sammiez, éducateur sportif accueille ses invités et leurs accompagnateurs dans la salle Hoche Houriez, où les soirs de semaine et le week-end, les licenciés viennent s’adonner au plaisir de leur sport favori. Après un échauffement tonique destiné à éveiller les muscles et les esprits, le chef d’orchestre en tenue de survêtement mime à Constance le mouvement des jambes « Les jambes font ça, comme si on dansait Constance. C’est ça le ping pong, c’est de la danse, autour d’une table ». Quelle entrée en matière. Exprimer la similitude des pas de danse avec ceux des pongistes. La danse qui permet à tout à chacun d’atteindre l’extase, le lâcher prise.

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Une extase libératrice

Qu’est-ce que l’extase ? Du grec ek, « en dehors »,et histêmi « se tenir », l’extase désigne l’état dans lequel un individu est transporté hors de lui-même, un état dans lequel il lâche prise pour avancer. Les patients fréquentant l’établissement avionnais sont la plupart du temps prisonniers d’un état de santé psychique qui les poussent au repli sur soi. David Sammiez leur propose chaque semaine une bouffée d’oxygène où des exercices calibrés sont mis en place durant deux heures. « Nous travaillons la motricité, la coordination, les réflexes, la concentration et le dépassement de soi-même » précise l’éducateur qui a plus de trente années de pratique du tennis de table. Maitrise de l’espace et du temps, canaliser les énergies pour mieux se recentrer sur soi-même, l’articulation de ces séances hebdomadaires apporte son lot d’effets indéniables « En terme de progression, je constate que leur attitude est positive, le relationnel avec autrui est apaisé, ils sont moins renfermés sur eux-mêmes. Le sport est ainsi utilisé comme un médicament. Je prendrais l’exemple de Sylvain. Nous le trouvons totalement différent le mardi quand il participe à cette activité. Cela lui permet de s’exprimer sur un autre versant que par la maladie ». Le docteur Némiche, médecin coordinateur de l’hôpital de jour du secteur psychiatrique d’Avion a aussi remarqué leur constante évolution en tempérant toutefois. Le sport ne résout pas tout « La pratique du sport peut et agit de manière significative sur les tensions psychiques. Cet apaisement psychique va permettre un mieux être de l’individu dans son quotidien. Cependant, il y a des patients où nous sommes obligés de maintenir une thérapeutique avec la prise de psychotropes sur une longue durée."

 

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Le tennis de table avionnais, comme fer de lance

Le tennis de table avionnais a émis la volonté d’ouvrir les portes du club à tous les publics. Pour cette initiative, le président Eddy Rainguez et les bénévoles ont trouvé des financements afin de rémunérer les éducateurs sportifs et ainsi donner la possibilité aux patients et au personnel encadrant de l’hôpital de jour de venir jouer gratuitement. Mais qu’en est-il du point de vue de celui qui anime les séances toutes les semaines ? A-t-il perçu des effets notables sur les participants « L’élément qui m’a marqué c’est leur sourire. Je me souviens quand nous avons commencé en septembre, il y avait un public qui est plutôt méfiant, un peu en recul, qui ne prenait pas la mesure de l’espace dans lequel ils étaient. J’ai constaté qu’au bout de six mois, il y avait des sourires, des applaudissements, des gens qui se parlaient, qui posaient des questions et ça, c’est une véritable évolution » précise David Sammiez Un autre club de la commune s’est également illustré par ses actions à destination d’un public en situation de handicap. Le canoë kayak club des glissoires a depuis de nombreuses années développé ses pratiques avec lui aussi des résultats et des titres à foison. Dans les proses philosophiques de Victor Hugo, l'écrivain dit ceci « Pour l’esprit, être en travail, c’est être en extase ». A méditer

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