La veille de la commémoration, le corps d’un soldat de cette guerre 14-18 était exhumé au sud d’Arras, c’est dire qu’un siècle plus tard le spectre de ce conflit plane toujours. 104 ans après le point final de cette boucherie collective, la population, les élus, pompiers, porte-drapeaux et l’Harmonie municipale se retrouvaient au pied du monument aux morts pour honorer le souvenir. Un souvenir qui, en dehors de l’armistice, laisse dans son sillage une montagne de tristesse et de désolation. « Avion et ses habitants n’ont pas été épargnés. Notre commune si proche du front a été entièrement rasée… Commémorer le 11 novembre 1918, c’est ne pas oublier ces vies sacrifiées : les affres vécues par les civils, ici, et les sacrifices des victimes militaires au front » pointera Jean Létoquart. « Commémorer cette date du 11 novembre 1918, c’est surtout enseigner à nos enfants que la guerre est une connerie comme le clame Jacques Prévert dans son poème « Barbara »… Nous dénonçons toute tentation belliqueuse. Faire la guerre demeurera toujours pour nous la position la moins courageuse ». Courageuse fut celle des Avionnais(es) en 1924 qui, avec le conseil municipal « sont allés à l’encontre d’un décret préfectoral pour y apposer leur message de paix grâce à une souscription publique » faisant du monument aux morts de notre ville l’un des (très) rares en France à être pacifiste. C’est donc bien la Paix qui animait les esprits comme les discours ce vendredi 11 novembre. Et c’était bien le moins en cette période où le continent européen renoue avec les fantômes guerriers d’autrefois.