Cette cérémonie a enfin retrouvé son protocole d'antan après deux années de restriction. La population était enfin invitée à défiler depuis le square Foulon en compagnie des élus du conseil municipal, les associations d'anciens combattants, l'Harmonie municipale et nos soldats du feu, pour rejoindre le monument aux morts. Après le traditionnel dépôt de gerbe et l'intervention de Jean-Albert Chapelle, président de la FNACA d'Avion, ce fut au tour de Jean Létoquart, premier adjoint, de s'exprimer. Avec d'abord le souci de rallumer le souvenir de ces Avionnais victimes collatérales de ce conflit mondial: "Les bombardements de septembre 43 firent 222 morts en une seule nuit. Combien de morts ensuite, lors des bombardements d’Avril, Mai et Juin 1944 ? La moitié des bombes tombées pendant la guerre sont tombées ici, chez nous, dans le Pas de Calais. Des familles entières, mortes, comme les Thumerelle rue Puget, les Guilbert rue Goujon, les Musiol rue Falguières, et bien d’autres encore, ne seront pas de la fête en ce 8 Mai 1945." Les morts à pleurer, un pays à relever, la suite proposera des mesures sociales progressistes (comme la sécurité sociale, la retraite, les nationalisations) mises en place par le Conseil national de la Résistance. Une oeuvre collective que les différents gouvernements n'ont fait que détricoter depuis. Entre la mise en péril de ces acquis et la guerre en Ukraine, le souvenir du 8 mai 1945 reprend tout son sens. La période est plus à la régression qu'au progrès social. Les extrêmes notamment révisionnistes s'y engouffrent. Raison pour laquelle "c’est ce combat que nous devons mener pour faire reculer les loups, pour faire reculer la bête immonde".
Et un combat pour défendre les acquis sociaux qui l'ont suivi...