Une dizaine d'acteurs professionnels et une vingtaine d'amateurs travaillaient depuis plusieurs jours à la répétition de ce spectacle mis sur pied par la Compagnie Franche Connexion, en collaboration avec Colères du Présent et la Ligue de l'Enseignement. Vendredi et dimanche (avec une représentation à Douchy-les-Mines le samedi) c'était l'heure de vérité pour ce spectacle éphémère (sauf changement il n'ira pas au delà de cette programmation sur trois jours). Éphémère mais marquant, et pour cause.
La Commune de Paris se déroula du 18 mars au 28 mai 1871. 70 jours il y a 150 ans. 63 jours d'utopie, de construction d'un monde d'après puis 7 jours d'écrasement dans le sang. On ne sait pourquoi mais cette tranche d'Histoire n'a connue nulle commémoration nationale et peu de voix qui comptent ont tenté d'en rallumer la flamme. Alors pour rattraper cela, ces artistes pros et amateurs lui ont rendu hommage en confrontant leur vécu du 21e siècle avec l'histoire du 19e. Un spectacle pour le monde d'après, bâti sur 150 ans de lutte, un spectacle convoquant Louise Michel et Gisèle Halimi, Lissagaray et Balbastre ou Denis Robert, Auguste Blanqui et Julien Coupat... Au final il y avait de l'agitation, parfois une belle pagaille sur la scène comme dans la salle Aragon. Cette dernière était d'ailleurs quasi complète lors des deux représentations. Vous l'avez compris, ce spectacle débridé était autant conçu pour interpeller que faire réfléchir. Mission réussie.