La cuvette formée de remparts a gardé sa solennité. On peut même imaginer le claquement des culasses de fusils précédant les exécutions. Dos au poteau des fusillés, reconstitué à l'identique, ce sont 218 personnes qui sont tombés sous les balles nazies. Et c'est un Avionnais, Albert Bekaert, 22 ans, ouvrier du bâtiment, Franc- tireur et communiste mais avant tout Résistant qui sera le premier à y être exécuté le 21 août 1941. Un massacre barbare qui ne s'arrêtera que le 21 juillet 1944. Dimanche, la foule comme le nombre de gerbes du souvenir alignées témoignaient de la forte émotion que suscite encore cette tragédie, 80 ans plus tard.
Une large délégation avionnaise était présente comme chaque année avec Cathy Poly-Apourceau, sénatrice du Pas-de-Calais, Pierre Chéret, pour la FNDIRP, ou encore Renée Capron et Brigitte Petit, conseillères municipales, qui ont déposé une gerbe pour la commune.
Pour rappel, les fusillés, âgés de 16 à 69 ans, appartenaient à neuf nationalités différentes : 189 Français, 15 Polonais, 5 Belges, 3 Soviétiques, 2 Portugais, 1 Italien, 1 Hongrois, 1 Tchèque et 1 Yougoslave.
Toutes les catégories sociales étaient représentées : 1 prêtre, 7 enseignants, 10 artisans, commerçants, 11 cultivateurs, 16 employés ou fonctionnaires, 10 cheminots SNCF, 33 ouvriers et 130 mineurs. Ces diversités unies par une même hécatombe mais aussi par un esprit de résistance, demeurent un signal aussi actuel que lumineux pour les générations, dans un pays déchiré en quête d'union sacrée.