Mardi, en toute fin de journée, Jean-Marc Tellier, maire, entouré d'élus du conseil municipal et bien sûr en présence d'anciens combattants et de leurs associations ont commémoré le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie proclamé le 19 mars 1962. Jean-Albert Chapelle, président de la section locale, fit lecture du message national: "La France honore nos 30000 frères d'armes tragiquement disparus durant 10 années de meurtriers combats en Algérie, Maroc et Tunisie.... Dans des cercueils plombés, sans le moindre humanisme, ils ont été restitués à leurs familles, la mention "mort pour la France" souvent absente." Prenant la suite de M. Chapelle, Jean-Marc Tellier ne dressa pas des lauriers au pouvoir de l'époque: "Guy Mollet, président du Conseil et maire socialiste d’Arras parlait de « pacification de l’Algérie ». Drôle d’euphémisme. Il revient aux historiens d’établir cette comptabilité macabre, utilisée jusqu’alors souvent à des fins de propagande. Le pouvoir n’hésita pas à faire appel massivement aux soldats du contingent qui passèrent 18 mois de leur jeunesse au pied des Aurès. Certaines classes furent mobilisée pendant 34 mois" et parmi eux "à Avion 3 soldats, 3 fils de notre ville y laissèrent la vie: le caporal Molnar tué en 1958; le sous-lieutenant Delcourte, tué en 1959; le soldat Maeght, tué lui aussi en 1959." Du destin tragique de ces trois enfants d'Avion, Jean-Albert Chapelle ne manqua pas de rappeler les dégâts collatéraux encore plus étouffés de cette maudite guerre: "Les pleurs d'une maman, un père foudroyé par la douleur, une épouse, une fiancée effondrées et désorientées, une soeur, un frère, accablés par le malheur, les questions de l'enfant sans réponses... tant de vies à jamais brisées!" Et là le décompte s'avère impossible à réaliser.
C'était il y a 57 ans. Très loin mais très proche pour ceux qui l'ont vécu.