« Il était impossible d’envisager ailleurs qu’Avion pour la pré-projection de ce documentaire ». Après son premier opus sur le démantèlement de l’usine Samsonite d’Hénin-Beaumont en 2010 « Liquidation totale », la réalisatrice Hélène Desplanque revient là où tout a commencé pour la pièce qu’elle a écrite et dont la salle Aragon fut le cadre de la première de « On n’est pas que des valises ». Soixante-cinq représentations pour plusieurs milliers de spectateurs plus tard, cette pièce a fait le tour de la région avant que ne se profile cette opportunité incroyable l’été dernier : les sept anciennes ouvrières de l’usine héninoise, les acteurs professionnels les encadrant, Marie Liagre la metteuse en scène, en résumé toute la troupe, sont invités au Festival off d’Avignon. Le plus grand festival de théâtre du monde leur tend la main, nos artistes-ouvrières vont la saisir. Et c’est parti pour 26 jours et 18 représentations, un internat de lycée agricole faisant office d’hébergement. Au milieu des centaines de spectacles (exactement 1538 !) tous en quête de programmateurs, nos Samsonite –cela fait partie du jeu- doivent impérativement attirer le chaland vers leur salle du nom de Présence-Pasteur. Alors pour la promo elles défilent avec des banderoles, comme une manif classique, et ça elles connaissent. « La première soirée, nous avons eu 37 personnes, ensuite on a fait le plein jusqu’à la fin ».
Diffusé sur Wéo en mai
Articulé autour d’archives d’entretien avec Jean Vilar, véritable père fondateur du festival avignonnais, le documentaire démontre qu’au delà de l’aventure artistique c’est aussi un voyage initiatique pour notre délégation nordiste. Découverte de l’altérité de l’exercice artistique, du foisonnement de créativités mais avant tout l’opportunité de faire de magnifiques rencontres. Toutes ces rencontres d’après spectacle avec le public resteront comme un temps fort pour la délégation nordiste.
Inutile d’en dire plus, vous pourrez découvrir ce documentaire en mai sur la chaine régionale Wéo. En attendant, lors des échanges post projection, Guillaume Sayon, adjoint à la culture, a renouvelé l’invitation de revenir à Avion pour marquer la 100e représentation. Il faut dire qu’entre Avion et Avignon, il n’y a jamais que deux lettres de différence.