Sous une pluie assourdissante, les forces du souvenir ont résonné. En ce 19 mars 2023, le temps était à la commémoration du Cessez-le-feu en Algérie, sonné il y a 61 ans. Elus, membres de la FNACA d’Avion (fédération nationale des anciens combattants d'Algérie), citoyens avionnais étaient rassemblés devant la stèle de la place du 19 mars 1962. Après les dépôts de gerbes, Jean Chapelle, président du comité local de la Fnaca a donné lecture de l’ordre du jour du 19-Mars 1962 du général Ailleret, avant de prononcer le manifeste de la fédération, avec un message à la jeunesse « Vous possédez cette richesse : vivre dans un pays libre, en paix dans une démocratie fondée sur les valeurs de la République. Devenez acteurs de votre histoire et les bâtisseurs d’une paix à construire chaque jour en ne laissant jamais les esprits s’habituer à la guerre. » Se souvenir de cette guerre, c’est rappeler 89 mois de meurtriers combats entre 1957 et 1962. « A chaque fois, c’est le peuple qui devient otage, obligé de fuir, de s’exiler ou rester et subir les ravages d’un pays en guerre » ajouta, Perrine Cioffi, adjointe au maire.
Au cours de cette commémoration, Patrice Gilliocq, a reçu la médaille d’honneur du vétéran des essais nucléaires. Une médaille militaire honorifique, gage de reconnaissance de toute une nation, pour leur mobilisation durant les essais nucléaires menés par la France jusqu’en 1996. Pendant plus de trois décennies, la France a réalisé pas moins de 210 tirs nucléaires au Sahara et au large de la Polynésie dans l’océan Pacifique. Environ 150 000 personnes ont été mobilisées sur ces essais. Des décennies après avoir été exposés à des émissions radioactives, bon nombre de vétérans ont contracté des cancers. Persuadés que leur exposition à une forte radioactivité a pu déclencher ces maladies graves, les vétérans et certaines familles ont demandé des réparations à la France. Patrice Gillocq est l’un d’entre eux. Il a servi dans le 5éme régiment étranger sur la base d’essai nucléaire se trouvant sur l’Atoll dE Mururoa.